Jazz à
Couches

Le jazz ? C’est le New Orleans pardi. Glenn Miller ? Pas rare que quelqu’un se mette tout de
go à entamer In the Mood. Il y a comme cela des certitudes et des airs bien installés dans
les esprits. Un Big Band du Sud de la Saône-et-Loire aime à jouer le répertoire dansant des années 1930 1940 : en abrégé c’est le SMS ( 🙂 ). De leur côté, Les Sourdines à L’Huile et  Anthracite Jazz Band vont donc s’affronter. Oh, si leur battle reprend une pratique ancienne et pas toujours sympathique de la Nouvelle-Orléans, sur scène, ici, elle est pour rire.
Enfin renouer avec le public : c’est ce plaisir un temps perdu qui anima Richard Galliano le 6
avril 2022 au festival de Cully, sur la rive suisse du Léman. À notre tour de nous laisser
séduire par le New York Tango Trio, portés par le climat de sa musique, les rythmes légers
ou enlevés qui glissent d’un instrument à l’autre. Les mélodies y tournent les pages intimes
d’amitiés chères.

Au fil des époques, dans le langage usuel, de nouveaux mots apparaissent et y font leur nid.
Zapper est de ceux-là. Le guitariste Pierrejean Gaucher l’a détourné de son usage trivial
pour l’amener à cette surprenante constatation : zapper c’est créer. Ainsi Zappe Satie
désigne-t-il ce jeu original grâce auquel l’artiste approche Erik Satie, compositeur à cheval
sur les XIX e et XX e siècles, dont certaines œuvres, presque intuitivement, frôlèrent le jazz.
Au mois de juillet 1969 se produisit ce grand pas pour l’humanité qui n’a heureusement pas
mis un terme aux rêves attachés à la lune n’ayant cessé de traverser l’humanité et d’attiser
les imaginations. Le saxophoniste et chanteur Thomas de Pourquery compte sur la
puissance des notes qui entrainent son Supersonic. Après un premier voyage embarquant le programme Sun Ra, le vaisseau se propulse à présent avec des compositions du chef de
bord visitant la planète jazz.

Frères de Songs : dans le jeu qu’il suggère, quel beau titre porte le quintet d’Éric Séva dans
lequel chante Michael Robinson. C’est l’irrigation du blues dans la soul, le funk, le jazz et la
pop ; ce qu’exprime, souvent crument, l’expérience du monde et de la vie. C’est la force
d’humanité qui peut souder une rencontre, dans et au-delà de la pratique artistique.
Il peut y avoir de l’air de Paris dans Memphis Made, Toni Green a en effet lancé un pont
entre sa ville natale et la capitale. Voilà une autre dimension du blues dans la soul
qu’exprime la chanteuse ; quand elle parle du Sud, quand elle parle des Africains-
Américains, quand elle parle de ses sœurs, les femmes.

Tout comme en 2021, le Jazzadugoût occupe la Grange du Prieuré, attenante au prieuré
Saint-Georges, dans le cœur de Couches. Elle bénéficie d’une belle acoustique que les
bruits extérieurs ne viennent pas perturber. On y écoutera ce trio de jeunes musiciens, Três é Demais, imprégné de musiques brésiliennes, avec douceur et fougue de vivre.
Les concerts du festival Off ont lieu place de la mairie avec le Big Band de Couches, un trio
qui promet une « cuvée bien blues » et de jeunes musiciens issus du conservatoire de
Chalon-sur-Saône.

Bienvenue à Jazz à Couches.

À côté des professionnels, indispensables au bon déroulement et à la qualité des concerts, le festival s’appuie sur une large équipe de bénévoles qui s’attachent à l’accueil et au bien-être de ses spectateurs.